Crise sécuritaire : « L’univers musical du Burkina est un peu souffrant de nos jours », Bemida, artiste musicienne

Bemida, de son vrai nom Bintou Alida Abem, est une artiste burkinabè qui a fait ses débuts dans la musique il y a de cela 4 ans. Originaire de la ville de Pô (province du Nahouri, région du Centre-sud), elle fait de l’afrobeat, un genre musical qui est né du métissage de la musique traditionnelle et moderne. Présentement, elle est en studio pour préparer la sortie de son premier album qui sera intitulé « Dounia ». L’artiste est passé à la Latribunedufaso.net pour parle de son amour pour la musique, ses projets artistiques et son souhait de retrouver un Burkina Faso de paix et de sécurité. Lisez plutôt.

Latribunedufaso.net : Quel est votre style musical et qu’est-ce qui vous a guidé vers la musique ?

Bemida : J’ai eu l’amour de la musique depuis mon enfance. Je suivais ma grand-mère qui chantait aux cérémonies traditionnelles dans les villages. A chaque fois, j’essayais d’imiter ses chansons. C’est ainsi que petit à petit, j’ai eu l’amour de la musique. Je chantais sur la route de l’école. Je rêvais vraiment d’embrasser ce métier. Mais ce n’était pas simple avec les parents et les études. J’ai pu m’engager dans ce métier il y a de cela 4 ans.

Pour ce qui est de mon style musical, je fais de l’afrobeat. C’est un genre musical qui fait le mélange du traditionnel et de la modernité. Je chante en français et en langue gourounsi. Ma première chanson s’appelle « Dounia ».

Combien de chanson avez-vous déjà produit et quels sont les thèmes que vous abordez ?

Je compte à ce jour 3 single. Il s’agit de « Dounia », « l’amour » et « la paix ». Par exemple dans la chanson intitulée « Dounia » je parle de l’amour pour le prochain, le pardon. Dans ce monde éphémère, j’ai voulu faire une chanson pour inviter les gens à s’aimer et à se pardonner.  

Je chante plus pour la cohésion sociale et pour l’amour du prochain.

Travaillez-vous présentement sur un projet artistique ?

Présentement je travaille sur la finalisation de mon album. La préparation de cet album fait partie de mes projets artistiques du moment. Après sa finalisation, je compte effectuer des tournées au Burkina Faso comme à l’international. L’album comportera 6 titres et aura pour nom « Dounia ». 

Que pensez-vous de l’univers musical du pays ? Est-il favorable pour le développement du métier ?

L’univers musical du Burkina est un peu souffrant de nos jours. Cela au regard du contexte sécuritaire. Il y a moins de cadres d’expression et de promotion culturelle pour nous les artistes. Cette situation ne favorise pas du tout le développement du métier d’artiste musicien.

 

Par exemple, pour un artiste en début de carrière, c’est très difficile. Il est compliqué de trouver des accompagnements pour son projet artistique notamment pour la production. Alors que sans argent, il n’est pas facile de pouvoir faire des enregistrements en studio.

Que faut-il faire pour y remédier ?

Pour le développement de la musique burkinabè, j’invite l’Etat à travailler à renforcer les liens entre les promoteurs et les artistes musiciens. En plus, il doit renforcer la promotion des cadres de créations, des festivals qui participent à la promotion et à la valorisation des artistes.

Dans ce contexte de crise sécuritaire, quel pourrait être l’apport de la musique dans la lutte contre ce phénomène ?

Les artistes doivent s’inspirer de cette situation pour donner leur voix en participant à la sensibilisation de la population. Cela est très important. C’est un phénomène qui demande plus de coopération. C’est une invite à collaborer avec les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) pour pouvoir venir à bout de cette crise sécuritaire. 

Je profite lancer un appel à la population burkinabè de soutenir leurs artistes. De payer leurs albums sur le marché car c’est le peuple qui fait l’artiste. Les thèmes que j’aborde dans mes chansons comme l’amour du prochain, la cohésion sociale sont mes souhaits pour mon pays. Que le Burkina puisse retrouver la paix car cela est indispensable pour le bon vivre. S’il n’y a pas de paix, rien ne marchera, n’en parlons pas de la musique.

Propos recueillis par Issouf Tapsoba

Latribunedufaso.net

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