Ce mercredi 27 juillet 2022, est intervenu à Boussé, dans la province du Kourwéogo, un atelier de restitution des résultats d’une étude de base sur le suivi des politiques publiques en faveur des femmes et des jeunes filles. Menée par le Groupe d’études et de recherche sur la démocratie et le développement économique et social au Burkina Faso (GERDDES-Burkina), en consortium avec le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et l’Association d’appui et d’éveil pugsada (ADEP), cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des activités de leur « projet de promotion du leadership féminin dans sept (7) communes urbaines de 7 provinces du Burkina Faso », lequel est financé par l’Union européenne.
La participation citoyenne étant un droit dans le régime démocratique, le consortium constitué du Groupe d’études et de recherche sur la démocratie et le développement économique et social au Burkina Faso (GERDDES-Burkina), du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et de l’Association d’appui et d’éveil pugsada (ADEP), donne l’opportunité à la population de Boussé, en particulier les femmes et les jeunes filles, de prendre part à la gestion des affaires publiques selon différentes modalités, afin d’influencer la mise en œuvre des politiques publiques en faveur des femmes et des jeunes filles.
En effet, la notion du genre se réfère aux différences entre les hommes et les femmes dans leurs relations sociales. Et les résultats présentés ce jour font cas d’une croissance du taux de scolarisation des jeunes filles au primaire. Le taux d’achèvement au primaire chez les filles qui était inférieur à celui des garçons entre 2008 et 2011, s’est inversé à partir de 2012-2013. « La croissance moyenne est de 6,5% par an chez les filles contre 2,8% chez les garçons », a indiqué Mme Fatima Zadi, chargée de projet, animatrice de l’atelier.
Quand bien même les choses semblent avoir évolué, les données montrent également que moins de femmes et de jeunes filles sont impliquées dans les décisions, que ce soit sur le plan politique, socioculturel, religieux, ou professionnel, sans oublier que dans la commune de Boussé, on note que les jeunes filles abandonnent de plus en plus les cours. Pour Naaba Saonné de Nabrabogo, représentant le Préfet, cet abandon tire son origine de plusieurs faits, notamment les grossesses précoces, ce qui n’encourage pas les parents à investir davantage dans l’éducation de leurs filles. C’est pourquoi, il estime que plusieurs mesures doivent être prises en compte pour canaliser le problème et encourager les filles à poursuivre les études. Par exemple, il propose que les autorités certifient le copinage. « C’est-à-dire que lorsqu’un garçon est en couple avec une fille, les parents doivent les amener à la gendarmerie pour faire un certificat qui montre qu’ils sortent ensemble. S’ils ne sortent plus ensemble, ils repartent à la gendarmerie pour rompre le certificat », a-t-il soutenu.
Talato Guimdé, participante, elle pense que la faible représentation des femmes dans les instances de décisions est dû au fait qu’elles ne sont pas totalement libres dans leurs foyers. Selon elle, la plupart sont obligées de demander la permission à leur mari pour toute activité et cette situation limite considérablement leur participation dans les tâches communautaires. Elle propose donc que les hommes soient plus compréhensifs et encouragent leurs femmes dans l’exercice de certaines fonctions. « Il serait bien que les hommes nous soutiennent dans tout ce que nous entreprenons, afin de favoriser le bon développement de notre commune », a-t-elle souhaité.
Il faut dire que le présent atelier de restitution a été riche en échanges, et la participation des bénéficiaires a permis aux initiateurs de recueillir plusieurs suggestions. Ce qui leur permettra sans doute d’améliorer la qualité de leur document, pour permettre le bon déroulement du projet en place.
Haramy Son
Latribunedufaso.net