Le premier conseil des ministres du gouvernement Dabiré II, s’est tenu ce lundi 11 janvier 2021, au palais de Kosyam, et sous la présidence du Chef de l’Etat Roch Kaboré, président du conseil des ministres. Le Premier ministre Christophe Dabiré au sortir de ce conseil de prise de contact a donné la ligne de conduite de son gouvernement. En intégralité, l’intervention du chef du gouvernement.
<< Lorsque le président du Faso m’a fait confiance et m’a demandé de constituer un nouveau gouvernement, il m’a donné trois indications. La première indication, c’est d’inscrire la composition du gouvernement dans la dynamique de la continuité qui a été celle qui a prévalue à son élection le 22 novembre 2020. Cette continuité, doit être bâtie sur la stabilité. C’est pourquoi, vous avez constaté le gouvernement est constitué de 25 membres, 25 départements ministériels conduit par 25 ministres, et 7 ministres délégués, 3 ministres d’Etat et constitué également par une institution de mission classée auprès du président du Faso à savoir le ministre d’Etat, ministre auprès du président du Faso, chargé de la réconciliation nationale ; ce qui fait 33 membres de gouvernement.
La deuxième orientation qu’il a donnée c’est de faire en sorte que le gouvernement puisse inscrire dans ses perspectives la mise en place de différentes grandes réformes pour lesquelles il a pris des engagements avec le peuple burkinabé. Ces réformes portent essentiellement sur la réconciliation nationale, sur la réforme foncière et immobilière, sur la réforme de l’administration territoriale, sur la réforme des rémunérations. Il a indiqué que la mise en œuvre de ces différentes réformes devrait prendre en compte deux considérations. La première, le dialogue politique qui a prévalu durant toute la période de son premier mandat et le dialogue sociale qui doit être perpétué avec les partenaires sociaux de notre pays pour assurer un climat social serein pendant cette période de la mise en œuvre de ces différentes réformes. La troisième indication qu’il a donnée, c’est la nécessité de poursuivre et de renforcer les actions qui ont été entreprises au cours du premier mandat de manière à ce qu’il y ait une consolidation des acquis de développement économiques et sociaux et au niveau des différents secteurs stratégiques de notre pays.
C’est en fonction de cela que nous avons choisi les hommes et les femmes qui sont chargés de nous accompagner dans la mise en œuvre de son programme. Bien évidemment, vous constaterez que nous avons fait une ouverture politique de manière à pouvoir assurer le renforcement de ce qu’il a appelé le dialogue politique, que ce dialogue politique ne soit pas en dehors du gouvernement , qu’il puisse commencer à l’intérieur du gouvernement et se poursuivre avec les autres forces politiques qui ne sont pas associées au gouvernement. Et c’est ainsi que le ministre d’Etat auprès du président du Faso, chargé de la réconciliation nationale a été appelé et est celui qui a assuré pendant un long temps la présidence de l’opposition politique, à savoir Diabré, qui a accepté de s’associer aux actions du gouvernement pour accélérer le processus de réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Nous avons également tenu à faire en sorte que d’autres forces politiques puissent s’associer à nous pour la mise en œuvre d’un nombre de grand chantier, notamment au niveau de la ville. Nous avons élargie les compétences du ministère chargé de l’urbanisme et de l’habitat à la question de la ville parce que la réforme foncière qui doit contribuer nécessairement à faire en sorte que notre politique en la matière puisse être solide et répondre aux préoccupations de l’ensemble des populations devait être conduite par des hommes qui avaient la maitrise juridique de ces différentes questions. C’est pourquoi nous avons appelé le président de l’UNIR/PS, qui s’est associé à nous pendant longtemps pour conduire les actions du gouvernement et qui aujourd’hui a pris en charge cet aspect de la question pour que nous puissions avancer de façon sereine et rapide sur les questions de la relecture du code foncier, la relecture du code immobilier et la mise en œuvre d’un certain nombre de politiques nationales à venir.
Nous avons également, au niveau du gouvernement, décidé d’élargir les compétences de certains ministères à d’autres activités pour pouvoir tenir compte du programme que le président du Faso a annoncé. Le premier élément, au niveau de la politique agricole. Nous avons estimé qu’elle devait aller au-delà de l’aménagement hydro-agricole pour prendre en charge la question de la mécanisation. C’est pourquoi aujourd’hui nous avons un département nommé département de l’agriculture, de l’aménagement hydro-agricole et de la mécanisation. Tout le monde a pu constater que durant le premier mandat du président du Faso des efforts ont été faits pour permettre à cette mécanisation de se mettre en place, mais il faut que l’on accélère si nous voulons avoir des résultats conséquents dans le cadre de l’autosuffisance alimentaire dans notre pays. Nous avons estimé aussi qu’il était bon de regrouper le ministère de l’énergie, des mines et des carrières au sein d’un seul département pour lui donner un peu plus de consistance pour ce qui concerne la prise en charge des questions énergétiques. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, le ministre de l’énergie, des mines et des carrières devra assurer une mise en cohérence de ces secteurs qui sont des secteurs porteurs en termes d’investissements et qui accueillent des investissements capitalistiques qui devraient permettre à notre pays d’avancer dans le processus de développement économique et social. Et pour pouvoir permettre à la chose de se passer dans les conditions normales, nous avons estimés qu’il fallait accoler à ce département ministériel qui est lourd, un ministre délégué pour prendre en charge la question minière et la question des carrières. Nous pensons que l’appel qui a été lancé au Directeur général du BUMIGEB va permettre de consolider l’action de ce ministre la et permettre à notre pays d’avancer de façon sereine sur le domaine des investissements miniers et permettre de rassurer nos partenaires qui font de grands investissements dans ce domaine de pouvoir continuer à nous accompagner dans nos efforts de développement.
Nous avons également estimé qu’il était bon d’accorder une certaine importance au développement de l’artisanat. Le ministre de l’industrie, du commerce et de l’artisanat s’en est occuper pendant un certain temps, mais le secteur de l’artisanat connait un certain nombre de difficulté et il est important que nous puissions booster ce secteur parce que c’est un secteur qui est porteur de création d’emplois et d’investissements. Il faut que nous travaillions à faire en sorte que l’artisanat sorte des ornières pour devenir un secteur où il y a l’entrepreneuriat qui se développe et en ce moment, nous pouvons avoir la possibilité de créer des emplois et de permettre à nos jeunes de pouvoir accéder à l’emploi et être des entrepreneurs qui emploient également d’autres jeunes dans le cadre du processus de développement et de création d’emploi au niveau de notre pays. Voilà un peu les innovations que nous avons envisagé dans le cadre de ce nouveau gouvernement qui est en train de se mettre en place>>.
Latribunedufaso.net