L’année 2020 s’en est allée ! Une nouvelle année, 2021, nait et grandit avec beaucoup d’optimisme et d’espoir pour bon nombre de personnes et une certaine dose de scepticisme pour d’autres. Eh oui, aux quatre coins du globe terrestre, l’on est passé de zéro à un et les défis pour les pays, s’ils diffèrent dans certains domaines, au niveau de la santé, ils demeurent pratiquement les mêmes. En Afrique, notamment dans sa partie Ouest, nouvelle année rime avec nouvelle législature et certainement nouveau gouvernement parce que réélection du Chef de l’Etat (Côte d’Ivoire, Guinée –Conakry, Ghana, Burkina Faso). En ce qui concerne le Burkina Faso, quels pourraient-être les défis de cette nouvelle année ?
Apparition de la pandémie de Covid-19 et ses corollaires de mesures restrictives et barrières ; répétitions d’attaques terroristes et d’interminables grèves…ainsi se résume le bilan 2020 de la majorité des populations, pour ne pas dire de toute la population. Pour ces populations, l’année 2020 a tellement été particulière qu’il la qualifie ‘’d’année catastrophique’’ et disent s’en remettre au sort de 2021 dont elles espèrent tout le contraire de l’année écoulée. Le passage à cette nouvelle année est également marqué au Burkina Faso par le passage à une nouvelle législature (8e législature) et depuis peu, avec la dissolution du gouvernement, par l’apparition d’un probable nouveau gouvernement. Que d’optimisme, que d’espoir tant pour la nouvelle année que pour la nouvelle législature et un probable nouveau gouvernement ! Quels seraient les futurs défis pour le pays des Hommes intègres avec tout ce changement?
Une crise sanitaire majoritairement marquée par la pandémie de la Covid-19. C’est sans aucun doute l’un des plus grands et importants défis à relever. En effet, au regard de la recrudescence de la pandémie, certains gouvernements à travers le globe terrestre sonnent une nouvelle fois l’alarme en cette nouvelle année. Au Burkina Faso, le constat semble être le même. Au 12 décembre 2020, mention est faite de 4 030 cas positifs à la Covid-19 dont 64% dans la région du Centre ; de 2 910 guéris et de 71 décès dont 47 dans la région du Centre. Le record des nombres de cas au plan national est de 227 à la date du 18 décembre 2020. Plus de 1000 cas enregistrés en un seul mois à la date du 05 janvier 2021 ; 86 décès à la date du 03 janvier 2021.
Une crise sécuritaire également dominée par le terrorisme, l’autre défi. En effet, depuis 2015, les attaques terroristes sont monnaies courantes. De dizaines de morts, l’on a vu le nombre grimper pour atteindre des centaines de morts si l’on en croit les chiffres avancés par l’Agence France-Presse (400 personnes tuées au Burkina Faso entre 2015 et mai 2019). D’après un décompte de l’Observatoire pour la démocratie et les droits de l’homme (ODDH), 436 militaires burkinabé ont été tués et 310 blessés par les djihadistes, 1 219 civils tués et 349 blessés par les djihadistes. A cette crise sécuritaire, l’on n’oublie pas le corollaire qu’elle a engendré, le phénomène de Personnes déplacées internes (PDI) à travers le pays.
Grèves à répétitions dans le public, dans le secteur du commerce et des transports, en sont un autre. L’année 2019 et 2020, ont de même été marquées par des grèves. Les fonctionnaires, pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail et les commerçants et les transporteurs, pour des taxations raisonnables en impôt, fiscalité et autres qui leur permettraient de vivre honnêtement de leurs revenus. La reconduite ou le renouvellement du gouvernement, verra la reprise des revendications des acteurs desdits secteurs, parce que n’étant pas satisfaits des négociations faites de leurs plateformes revendicatives.
En somme, l’on peut évoquer « la bonne gouvernance » tant prônée par les treize candidats lors de l’élection du Président du Faso, le 22 novembre 2020 et renouvelée par le Président du Faso réélu, Roch Kaboré, lors de son discours à la nation, à l’occasion du nouvel an 2021. La bonne gouvernance, le Burkina Faso en souffre, depuis plusieurs années maintenant. Ce serait la bienvenue pour les populations si l’on s’y attardait et durcissait le ton.
Peu importe la composition du futur gouvernement, les défis énumérés, non exhaustifs, s’afficheront comme les plus importants et prioritaires pour cette année 2021.
Tambi Serge Pacôme Zongo
Latribunedufaso.net