La ville de Koudougou a abrité les 26 et 27 janvier 2024, la 3e édition du Salon international du coton et textile (SICOT). Exposition de stands, panels, rencontre B to B, voilà quelques points qui ont marqué l’évènement. Plusieurs acteurs intervenant dans le secteur du coton (stylistes modélistes, investisseurs, transformateurs…) ont pris part à cette grande messe, car une occasion pour donner de la visibilité à leurs activités et pour saisir des opportunités d’affaires. C’est le cas par exemple de Safiétou Zagré, une jeune fille de 18 ans, tisseuse de Faso danfani. Elle est venue au SICOT avec sa tante. Pendant que la tante est en salle de travaux pour un panel, la jeune fille, installée dans la cours de l’hôtel splendide Koudougou (où s’est tenue en grande partie les rencontres du SICOT), tisse les pagnes sous les yeux de tous. Elle attirait ainsi tous les regards sur elle. Dans le but d’en savoir plus sur elle, nous lui avons tendu notre micro. Elle nous raconte comment elle est arrivée dans ce métier et nous parle de ses ambitions. Lisez plutôt !
« Je m’appelle Zagré Safiétou, j’ai 18 ans. Cela fait maintenant 3 ans que je tisse. J’ai appris le tissage avec ma tante. J’étais sans travail quand j’ai fait la rencontre de ma tante. Elle voulait une fille pour faire ce boulot et comme je n’avait pas une autre activité, je n’ai pas hésité à saisir ma chance. Je suis allée apprendre le métier, j’ai beaucoup aimé et donc je suis restée. C’est avec cette tante que je suis venue ici, elle est actuellement en salle pour un panel. Je vit aujourd’hui de ce métier. Je peux tisser par jour deux pagnes. Ma tante revends le pagne à 10 000 F », a-t-elle signifié.
Sur chaque complet tissé (1 pagne et demi), la jeune fille a la somme de 500 F et c’est avec cet argent qu’elle parvient à subvenir à ses besoins. « Je n’ai pas autres activités à part celle-ci », a-t-elle précisé. « Nous sommes nombreuses à faire ce boulot. Nous tissons à la maison et c’est sur commande. C’est tantie qui obtient les commandes », a-t-elle ajouté.
L’ambition de Safiétou c’est de pouvoir un jour avoir son propre atelier de tissage. « J’aimerais avoir le matériel de tissage pour pouvoir m’installer à mon propre chef, avoir mes propres commandes », a-t-elle laissé entendre.
Il faut noter que Safiétou n’a pas les deux bras identiques. Celui de gauche a été déformé suite à une « furoncle » qu’elle a eu dans son enfance. Mais cela n’empêche pas la jeune fille de faire « correctement » son travail. Pourtant, il est fréquemment constaté des jeunes de plus ou moins l’âge de Safiétou, qui ont tous les membres intactes, mais qui choisissent comme source de revenu la mendicité. A tous ceux là, Safiétou invite les à « quitter dedans et de se chercher un travail ».
Rosana Astride Kiendrebeogo
Latribunedufaso.net