La 2è session ordinaire 2023 du Conseil économique et social (CES) qui s’était ouverte le 10 octobre dernier sous le thème « La problématique de la qualité des infrastructures publiques au Burkina Faso », a refermé ses portes dans la soirée de ce lundi 06 novembre 2023 à Ouagadougou. C’était sous la présidence du président de ladite structure, Bonaventure Ouédraogo. Cela, en présence de plusieurs ministres.
L’aperçu du cadre juridique et institutionnel de la réalisation des infrastructures publiques au Burkina Faso, l’état des lieux des infrastructures publiques au Burkina Faso, l’analyse de la qualité des infrastructures publiques au Burkina Faso, les enjeux et défis pour une réalisation d’infrastructures publiques de qualité au Burkina Faso, tels sont entre autres les points qui ont fait l’objet des échanges des conseillers durant 4 semaines de travaux.
Après analyse , les conseillers notent que plusieurs causes sont sources de la mauvaise qualité des infrastructures publiques au Burkina Faso. Ce sont entre autres le non-respect du plan d’assurance qualité pour la réalisation d’infrastructures durables, l’insuffisance et l’inefficacité des sanctions, le manque d’éthique de certains acteurs du contrôle, l’insuffisance de formation dans les métiers du BTP, la faible implication des structures techniques compétentes, la mauvaise implantation de certains bâtiments, le non-respect de la réglementation en matière de matériaux utilisés. Par ailleurs, les conseillers soulignent que la corruption est un phénomène présent dans les différentes phases de réalisation des infrastructures publiques (des études à la réception de l’infrastructure) et relèvent que la corruption explique en grande partie la mauvaise qualité des infrastructures publiques.
Ainsi, ils ont au termes des travaux, formulé plusieurs recommandations à l’endroit de l’Etat, des collectivités territoriales, des entreprises de BTP et des utilisateurs. Il s’agit notamment de l’amélioration de la gouvernance du secteur dans toutes ses dimensions (à l’endroit de l’Etat) , de la pleine participation dans l’entretien des infrastructures publiques notamment par la veille citoyenne et la bonne utilisation des ouvrages (à l’endroit des utilisateurs/bénéficiaires). Également, l’amélioration de leurs prestations dans le respect strict des cahiers de charges et dans un esprit de civisme, de probité, de patriotisme, de conscience professionnelle et la considération de l’intérêt général dans la réalisation des infrastructures publiques (à l’endroit des entreprises de BTP). Par ailleurs, les conseillers ont retenu trois recommandations « fortes » à l’endroit de l’Etat et deux motions de soutien au gouvernement pour les « efforts visibles » déjà consentis dans le sens de l’amélioration de la gestion du secteur.
« En somme, toutes les recommandations formulées à l’endroit de l’exécutif ont pour but d’améliorer de façon significative et durable la qualité des infrastructures publiques. L’atteinte de ces objectifs passe nécessairement par le renforcement du cadre juridique et l’application effective des textes, la planification judicieuse et progressive des infrastructures publiques, la constitution d’une expertise nationale en la matière, le renforcement du sous-secteur de l’entretien et de la restauration des infrastructures, la veille et l’éducation citoyenne et le renforcement responsable du secteur privé suivant des approches de partenariat public-privé », a précisé le président du CES, Bonaventure Ouédraogo.
Rosana Astride Kiendrebeogo