Les résidents des 1500 logements de Centre de Gestion des Cités (CEGECI) de Bassinko sont arrivés à déjouer le détournement de certains espaces verts. L’ambition du gouvernement à travers Bassinko était la création d’un pôle urbain sur un espace de 906 hectares, environ 14 000 logements pour 100.000 habitants en moyenne. Une population équivalente à celle de la ville de Koudougou sans ses villages. Ces logements sont construits par plusieurs promoteurs immobiliers mais seule la CEGECI a respecté entièrement le cahier de charge en prévoyant des infrastructures sociales. Les autres espaces de la CEGECI réservés à d’autres infrastructures font l’objet de toutes les convoitises.
Sur le plan cadastral, plusieurs espaces sont prévues sur le site de CEGECI pour la réalisation de la maison de la femme, du commissariat de police, des lieux de culte, du marché, du parking, de l’espace culturel, du parc attraction, du jardin public, des centres de santé, des aires de jeu pour enfants, plateau omnisport, préscolaire, du primaire, du collège, etc.
Actuellement, seuls l’école primaire, le centres de santé, le plateau omnisport, le collège sont réalisés. Le pôle urbain manque de voie d’accès surtout en saison pluvieuse. La seule école primaire publique de l’ensemble des cités se trouve à la CEGECI. Elle reçoit aussi bien les enfants de CEGECI que ceux des autres cités et du village voisin. Face au surpeuplement des classes, le gouvernement a érigé 6 classes supplémentaires l’année passée. Mais tant que les autres promoteurs ne respecteront pas le cahier de charge, cette école sera toujours surpeuplée. Le seul préscolaire public est aussi basé à l’école publique.
Le pôle urbain de Bassinko a fait l’objet de plusieurs promesses en matière d’infrastructures. Mais ces promesses ne sont pas toutes tenues. Pourtant dans la cité CEGECI, vivent plusieurs cadres du ministère en charge de l’Urbanisme. Comme si la situation ne les préoccupe pas. Aux promesses non tenus, s’ajoutent le détournement et l’accaparement des espaces verts. A l’intérieur de la CEGECI, des espaces vides ont été détournés par un promoteur immobilier qui y a construit des maisons qu’elle a vendues. L’espace réservé pour le préscolaire a été vendu à un privé.
Organisés au sein de l’Association des Résidents de la Cité de Bassinko (ARCIBA) les résidents de la cité CEGECI vont réagir. Ils ont réussi in extremis à sauver en 2019, l’espace réservé au collège d’enseignement général. Les engagements nationaux ont construit 2 bâtiments et le seul collège public de la cité accueille des élèves venant de partout.
Leur dernière action a permis d’arrêter le bradage de l’espace réservé au marché. Le maire de l’arrondissement 8 qui se désintéressait jusque-là de la cité, malgré les sollicitations des résidents, a trouvé le moyen de mettre la main sur cet espace qu’il a fait parcellé par un promoteur immobilier. Les attributions des hangars se sont faites dans un manque total de transparence puisque les fiches d’attribution étaient remises dans des cours privée de résidents et à la tête du client. Autour du site, un vaste réseau de vente de fiches d’attribution dont la source remonte à la mairie a excellé dans la vente des hangars, magasins et boutiques.
Les différentes correspondances de ARCIBA aux autorités compétentes pour dénoncer cette situation d’irrégularités et exiger l’arrêt du processus ont reçu des échos favorables. Le maire de l’arrondissement 8 a été sommé d’arrêter le processus d’aménagement et d’attribution du marché sur le site de CEGECI parce qu’il n’est pas l’autorité habilitée à le faire. Il a en outre été sommé de fournir des explications sur son acte. Dans le but de sauver les meubles ARCIBA se donne le droit d’utiliser tous les moyens, même judiciaire, pour défendre les intérêts des résidents dans cette affaire.
Les résidents attendent du maire de la ville de Ouagadougou un acte qui annule l’attribution du marché par le maire de l’arrondissement 8 de Ouagadougou. Cette acte peut être accompagné d’arguments juridiques afin de sensibiliser tous ces appétits qui rôdent autour de ces espaces verts. Il est grand temps que la direction générale de CEGECI sécurise les espaces verts afin que les infrastructures publiques prévues soient réalisées. Le ministère en charge de l’habitat doit inviter les autres promoteurs à ériger un minimum d’infrastructures sur leur site respectif.
Les résidents attendent du ministère de la sécurité, la construction d’un commissariat ou d’un poste de police sur l’espace dédié. Ils attendent la suite à donner à sa correspondance adressée au ministre de la femme pour la construction d’une maison de la femme.
Julien Sawadogo
Latribunedufaso.net