Ce vendredi 22 juillet 2022 à Ouagadougou, l’Organisation pour le renforcement des capacités de développement (ORCADE), en collaboration avec l’Association des femmes du secteur minier (AFEMIB), organise au profit des délégations spéciales qui viennent d’être installées pour poursuivre l’œuvre de développement des collectivités territoriales, un atelier d’information, de formation et de plaidoyer sur le fonds minier de développement local.
En 2015 au Burkina Faso, la loi N 036-2015/CNT du 26 juin procédait à la création d’un fonds minier de développement local pour booster le développement à la base en vue d’améliorer les conditions de vie des populations, et de réduire ainsi leur pauvreté dans les zones minières et préparer de meilleures conditions de vie après la fermeture des mines.
Opérationnalisé en 2019, ce fonds est régulièrement reparti et les montants sont reversés aux communes et aux conseils régionaux pour contribuer au financement des Plans communaux de développement (PCD) et des Plans régionaux de développement (PRD).
Avec la dissolution des conseils municipaux et régionaux, suite au coup d’Etat du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) intervenu le 24 janvier 2022, ces exécutifs locaux ont été remplacés par des délégations spéciales, lesquelles auront en charge la gestion des ressources du fonds minier de développement local pour poursuivre les œuvres de développement local entreprises par leurs prédécesseurs.
C’est dans cette optique que l’Organisation pour le renforcement des capacités de développement (ORCADE), en collaboration avec l’Association des femmes du secteur minier (AFEMIB) tient cet atelier à leur endroit. L’objectif général de l’atelier, à entendre Jonas Hien de l’ORCADE, est de permettre à ces délégations spéciales de s’approprier le fonds minier de développement local. « Spécifiquement, il s’agit de fournir aux différents acteurs les informations sur le fonds minier de développement local, les mécanismes et conditions d’utilisation des ressources du fonds minier, les montants alloués et déjà transférés aux collectivités territoriales, ainsi que des informations sur le plaidoyer 30% du fonds minier au profit des femmes et des jeunes, et sur le rôle et la responsabilité des organes de suivi du fonds minier et des acteurs de gestion du fonds », a-t-il soutenu.
Ainsi, plusieurs communications marqueront la journée. Une communication qui sera animée par l’ORCADE sur « le fonds minier de développement local : création, collecte, mode de répartition, bénéficiaires, projets éligibles, principes de gouvernance, organes de suivi, rôle des acteurs, transparence et redevabilité » ; une autre par l’AFEMIB sur : « le plaidoyer 30% du fonds minier pour financer les projets qui répondent aux besoins spécifiques des femmes et des jeunes ». De plus, il y aura une communication qui sera présentée par le Ministère des mines et des carrières et qui portera sur : « le cadre législatif, réglementaire et l’utilisation des ressources du fonds minier : modalités de perception des paiements au fonds, répartitions du fonds déjà faites, la clé de répartition, montants déjà répartis, utilisation des ressources aux communes et aux conseils régionaux, situation et constats des ressources déjà utilisées, dépenses non éligibles avec les ressources du fonds minier ». Et une intervention du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) sur l’utilisation des ressources du fonds minier par les médias communautaires et la redevabilité dans l’utilisation de ces ressources.
Abordant la question du plaidoyer en faveur des femmes, Lucie Kabré de l’AFEMIB a indiqué que ce plaidoyer entamé depuis un certain temps a pour objectif d’amener les premiers responsables des communes rurales à prendre des dispositions non seulement pour intégrer les Activités génératrices de revenus (AGR) des femmes dans les plans communaux de développement, mais surtout à rendre effectif leur financement à partir de quota fixé. « Le plaidoyer vise à faire prendre en compte les femmes de façon explicite dans la réglementation qui porte sur l’utilisation des ressources du fonds minier de développement local, ainsi qu’une application de façon systématique de 30% dans les allocations des ressources du fonds minier, à des projets qui répondent aux besoins spécifiques des femmes et des jeunes », a-t-elle confié, tout en donnant comme exemples de projets, la réalisation de points d’eau ; la construction de centres de métiers pour femmes et jeunes, d’unités de transformation de produits locaux ; la formation des femmes et jeunes à la réparation de forages, etc.
Alizèta Zouré
Latribunedufaso.net